Vendredi 28 août 2009, 10 heures.

 

Compte-rendu de mon tout premier Ultra-Trail au féminin.

 

La CCC pour moi avait commencé depuis des mois, pour tout dire depuis l’inscription.

Jour J de l’inscription par e-mail, réception de la sélection et de l’inscription officielle, RDV chez le médecin pour faire établir le certificat médical dédié à la course et discuter de la future course. On s’y voit déjà. Durant la saison, bien s’entrainer, faire les courses qui vont bien telles que TSV GTM Ubaye Salomon etc... Surtout ne pas se blesser, au moindre signe ne pas hésiter à lever le pied ou abandonner une course (ce qui fut le cas pour le trail de Mimet après une douleur au genou). Durant l’été, entrainement dans les Ecrins en faisant des 1800/2000 m de dénivelé +, faire un peu de vélo, respecter les jours de repos.

Faire les achats qui vont bien : lampes frontales, alimentation, bâtons, etc...

J-2, Mercredi 26 août 2009, départ dans la matinée pour Chamonix en ayant vérifié que rien n’a été oublié. Arrivée à Chamonix dans l’après-midi. Nous avons réservé à l’hôtel de l’Arve, Impasse des Anémones, juste à côté de la place Mont-Blanc.

J-1, Jeudi 27 août 2009, 9h30, retrait du dossard. Vers 18h, RDV avec le MTC (Marseille Trail Club) au bar le Cheval Rouge dans le centre de Chamonix. Il y avait : Pierre, Lucien, Sophie et Jean-François, Thomas, Cyril, Raphaël et sa petite famille, Patrick et Corinne, Riri51. Nous nous sommes tous quittés vers 18h45 en nous souhaitant bonne chance pour demain. Patrick, Raphaël et moi sommes sur la CCC, les autres sur l’UTMB avec Alexandra.

Laurent et moi sommes allés manger au resto Italien pour un dernier plat de pâtes avant la course de demain.

Retour à l’hôtel, vérification des affaires et dernières préparations notamment le sac pour Laurent avec mes affaires de rechanges et le complément alimentaire qu’il devra m’apporter à Champex en Suisse.

Coucher vers 20h30/21h00.

Jour J : Vendredi 28 Août 2009, lever vers 6h30 mais j’étais réveillée bien avant. Départ de l’hôtel, toute seule, pour aller prendre la navette. Départ du bus place Mont-Blanc à 7h45 pour 35 min de transfert jusqu’à Courmayeur. (Italie). Nous passons par le tunnel du Mont-Blanc. Je suis assise à côté d’un monsieur d’une cinquante d’année. Nous n’avons pas parlé de tout le voyage. Ce n’était pas le cas de certains qui se racontaient leurs courses de l’année ou qui téléphonaient.

Arrivée à Courmayeur vers 8h20 pour un départ de course à 10h00. A la sortie du Bus, je ne sais où aller, donc je suis; il y a des habitués puis je trouve des pancartes. Le départ se fait en haut de Courmayeur dans le centre du village, dans les rues piétonnes. Je rencontre Mickaël un ancien du MTC. Puis je vois Corinne et Patrick. Je reste avec eux puis vais m’échauffer avec Patrick pendant une vingtaine de minutes. Retour sur la ligne de départ où je m’incruste dans les 3 premières lignes en passant par-dessus les barrières. Je ne voulais pas partir en étant derrière, psychologiquement j’ai horreur de cela. Ca y est, j’y suis. Je regarde autour de moi, discute un peu avec un voisin qui me félicite pour mon parcours plastifié attaché près de mon dossard. Il me dit qu’il n’y avait pas pensé. Je vois Corinne derrière la barrière qui surveille et encourage Patrick. Les organisateurs prennent la parole, rendent hommage aux différents disparus comme les 3 du Mercantour et à Karine Rubi. 1min de silence. Il y a eu les 3 hymnes nationaux puis la musique à fond qui motive et donne des frissons. Je mets mes lunettes de soleil, il commence à faire chaud. Il y a des Corses juste devant moi.

Compte à rebours, on ne peut pas s’empêcher de compter... 0 c’est parti, je déclenche le chrono de mon GPS. Il y a un monde fou dans Courmayeur. Ça crie, ça encourage, ça applaudit, ils secouent d’énormes cloches. Je pars tranquillement. Pal mal de gens me double. Je me dis qu’ils sont fous de partir si vite, il y a encore 97 kms à faire.

Courmayeur (1220m alt) – Refuge Bertone (1989m alt) – 12,3kms, 830mD+:

Arrivée au ravitaillement refuge Bertone à 11h56, 1h56 de course. Il y a beaucoup de monde. Je prends juste de l’eau pétillante et repars. En remontant, nous croisons les gens qui arrivent, ça défile.

 Refuge Bertone – Tête de la Tronche (2584m alt) – 16,3kms, 1483mD+ :

4kms de montée avec 653mD+.

 Tête de la Tronche – Refuge Bonatti (2020m alt):

21,8kms, 1573mD+

Arrivée à 13h53 (3h51 de course). Il y a un point d’eau où je bois de l’eau pétillante et plate.

 Refuge Bonatti – Arnuva (1769m alt):

4,4kms de descente

Total 26,2kms 1669mD+. Descente sympa où les gens se parlent. Il y a du monde pour nous encourager. Il fait chaud. A mon GPS, j’ai 28kms. Il est 14h40 (4h39 de course). Arrivée au ravitaillement à 14h40. Je ne reste pas longtemps, quelques biscuits tucs salés, eau gazeuse et plate (il fait chaud sous la tente). Et c’est reparti pour une grosse partie de montée.

 Direction Grand Col Ferret (2537m alt):

4,6kms de montée pour 768mD+

Arrivée au Grand Col Ferret à 16h00 pour un total de 5h58 de course. 30,70kms et 2437m D+.

 Grand Col Ferret – La Fouly (1593m alt):

9,4kms de descente.

Arrivée à la Fouly à 17h15 pour un total de 7h13 de course et 2467mD+. Le ravitaillement est énorme. Des gens sont déjà attablés. Je remplie ma poche à eau, prends quelques tucs salés, bois de l’eau gazeuse et plate et je repars. Je n’aime pas rester dans ces gros ravitaillements (trop chaud, trop de monde). Je repards après 4 min. Je sais qu’au prochain il y aura Laurent qui m’attendra.

 La Fouly (40,10kms 1593m alt) – Champex (54,4kms 1477m alt):

Arrivée à Champex-Le-Lac à 19h22 pour un total de course de 9h21 et un dénivelé total de 3000mD+ et nous sommes au km 55.

Nous sommes passés par le petit village Suisse de Praz De Fort où des enfants avaient installé leur petit stand avec une table de camping et quelques gobelets remplis d’eau. C’était très sympathique et ils étaient fiers de pouvoir participer à leur manière. De Praz De Fort à Champex ça remonte. Quelques centaines de mètres avant l’arrivée au ravitaillement de Champex et son contrôle, je vois Lolo qui m’attend.Ca fait du bien et je suis hyper contente de le voir. Il fait un bout de chemin avec moi dans la zone autorisée. Je passe le contrôle. Le ravitaillement est gigantesque. Je prends quelques pâtes et pars me changer sous une tente mise à disposition (certains sont allongés sur les matelas, d’autres discutent). Je ne traîne pas, je change chaussettes, culotte, tee-shirt et mets un caleçon mi-long pour la nuit. Je refais le ravitaillement de mon sac avec ce que Lolo m’a apporté. Je repars 16 min plus tard. Je suis bien. Lolo me suit un peu sur le bord de la route. Je lui dis d’appeler mon père et les filles pour les rassurer et je repars pour la nuit dans la 2^ième partie du parcours. Je double Sébastien Henry rencontré à Vallouise cet été. Il n‘est pas très bien et sa tendinite lui fait mal. Je le distance et lui souhaite bonne chance. Quelques mètres plus loin, je m’aperçois que j’ai oublié de prendre un nouveau tube de Sporténine, je prie pour ne pas avoir de crampes (j’ai tout de même des gels Overstim’s antioxydants).

 Champex (54,7kms 1477m alt)– Bovine (64kms 1987m alt):

Pendant quelques kilomètres, c’est assez roulant (faux plats descendants et montants). Je cours. Puis c’est la montée sur Bovine vers le col. En cours d’ascension, je dois mettre mon buff et ma frontale. Arrivée à Bovine à 21h37, 11h35 de course, km 64 et 3704mD+. Je mets polaire, bonnet, gants et repars dans la nuit noire et fraîche. Il y a du brouillard.

 Bovine – Trient (km 70 1300m alt):

Descente jusqu’à Trient pendant 6 kms. En 1h10. Il est 22h57 et maintenant c’est la montée vers Catogne.

Catogne: km 75, 2011m alt

Arrivée à minuit 28 avec un total de 14h26 de course pour un D+ de 4556m.

 Catogne – Vallorcine:

Descente de 5 kms, km 80,1620m alt.

Je ne m’arrête pas beaucoup. Je demande ce qu’il reste à faire, un bénévole me dit qu’il reste un sacré morceau et qu’il faut encore compter plus de 5 heures de course. Pour moi c’est impossible, je ne le crois pas. Pas plus de 5 heures pour faire 18kms! ! Donc je fais comme si je n’avais rien entendu et je pars. 15h28 de course et 4566mD+.

 Vallorcine – La Tête aux Vents (km 87 2130m alt):

Sacrée montée: 900mD+ pour 8,5kms de montée. De grosses marches en pierre à passer. Il pleut et un épais brouillard. J’en ai croisé un qui s’était allongé sur le bord de la montée pour dormir. Ce n’était pas prudent. Nous ne voyons pas à 2 mètres. Je double quelques personnes. J’en double encore juste avant d’arriver au contrôle de la Tête aux Vents où l’endroit porte bien son nom car le vent était bien présent. Il est 3h41 du matin. On se dit bonjour et non plus bonsoir. 17h39 de course, km 87 et 5441mD+.

 La Flégère (km 90):

L’arrivée à la Flégère m’a paru très longue. Il n’y avait que 3kms mais avec la pluie et le brouillard ce n’était pas facile. Il a fallu lever la tête et chercher son chemin afin de trouver les rubalises fluoresentes. Je mets 45min pour arriver à la Flégère. Je repars de suite. Sortie de la Flégère, ça remonte. Je pars trop à gauche et je descends au lieu de monter. Je suis obligée de remonter sur la droite pour récupérer le bon chemin et enfin apercevoir les rubalises fluorescentes. On ne voit pas grand-chose. Il faut énormément se concentrer, pour ne pas perdre de vue les rubalises. Il pleut toujours et il y a du vent. Il reste 8 kms jusqu’à l’arrivée à Chamonix. Je mets 1h18 pour les faire. Les bâtons me gênent un peu sur la fin. J’aurais dû les ranger (manque d’expérience). Presque arrivée. J’aperçois Lolo qui discute, je me dis ça y est j’arrive. Je lui dis que ça va. Il court un peu avec moi, je lui donne ma frontale et mon bonnet car je n’en ai plus besoin dans la ville.

Bilan 19h40 de course, 98kms, 5600mD+, 10eme Féminine, 6eme V1F, 264eme.

 Comme tout premier ultra sans expérience et sans entrainement spécifique, je suis  ravie et partante pour revenir l’an prochain pour essayer de faire mieux.

 

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