Comptes rendus des compétitions de Trail d'Ultra Trail et de Running

CR CCC 2010

Ultra Trail du Mont Blanc 2010 – CCC

Courmayeur – Champex – Chamonix

98,5 kms 5618m D+

Vendredi 27 août 2010, 10 heures.

 

 

Compte-rendu de mon second Ultra-Trail du Mont Blanc

Cette année, la préparation à la CCC était différente car le but était de refaire cet ultra en améliorant le temps de l’année passée (c ‘est à dire moins de 19h40). Plus de qualité dans mes entrainements, plus de conseils de la part du MTC. Laurent a beaucoup participé à la mise en place de mes entrainements et à la sélection de certaines compétitions. Il me poussait beaucoup plus, croyait en moi et était sûr que je pouvais faire beaucoup mieux. Le déclic s’est fait lors d’un week-end de 3 jours dans le Vercors avec le MTC (Week-End Choc) où j’ai pu beaucoup apprendre avec Jean-Marc, surtout sur le rythme à prendre dans les côtes. Puis il y a eu la course des Ecrins sur 2 jours et l’Ultra du Champsaur où j’ai réussi à faire deux podiums scratch et améliorer mes temps. Nous avons également des logiciels comme Sport Track qui nous a permis de faire un suivi très précis. C’est Laurent qui a été le leader dans cette démarche.

 

 

De fin Juillet à mi-Août, entrainement dans les Ecrins.

 

Une semaine avant la course nous avons fait des pronostics sur mon temps de course grâce au logiciel Softrun. D’où 2 possibilités : un plan sur une course à 16h (ouahh ! !) et un plan sur une course à 17h (probable).

J-2, Mercredi 25 août 2010 : départ dans la matinée pour Chamonix, cette année Lucie nous accompagne. Arrivée en fin de matinée à l’hôtel de l’Arve près de la place Mont-Blanc, impasse des Anémones, exactement comme l’an passé. L’après-midi, Retrait du dossard.

Nous rencontrons Jean-Marc D., puis Pierre K., Thomas, Claude, Emilie avec Pfx puis Cédric dit Mos. Jean-Marc a retiré son dossard avec moi et les autres sont dans la queue. En attendant on en profite pour discuter des courses et sur nos prévisions de temps. Jean-Marc est un peu fatigué, n’a pas beaucoup dormi ces temps-ci et se fait du souci pour son UTMB.

Petit footing en famille d’une vingtaine de minutes avec quelques accélérations. Nous rencontrons quelques têtes biens connues de champions. Le soir, dîner chez l’Italien à côté de l’hôtel.

 J-1, Jeudi 26 Aoiût 2010 : petit-déjeuner à l’hôtel. Laurent est parti courir tandis que Lucie et moi partons marcher. Il fait très beau avec une température vraiment très agréable.

 

Midi, pique-nique dans le jardin de l’hôtel. Après-midi, une sieste pour moi, tandis que Laurent et Lucie sont allés à la salle de gymnastique/escalade dans l’hôtel. Dans la chambre, nous avons revu tous les trois nos plans d’actions, organisation et assistance pour la course de demain. J’ai préparé mon sac de transition laissé à Laurent et Lucie : sachets de doses de poudre énergétique Hydrixir + Malto, 60g de chaque pour 1 litre ; Barres énergétiques, à la pâte d’amandes (Amélix), aux céréales, hyperprotéinées au chocalat noir ; gels Overstims à la Vanille ; comprimés Sporténine, 1 par heure ; une part de Gatosport pour Champex ; rechange avec chaussures Salomon XT Wings, un corsaire ¾, une culotte, des chaussettes, un tee-shirt, la polaire, les gants, un bonnet, crème anti-frottements. Je ne pars qu’avec le strict minimum : Sac salomon Xt Wing 10l avec réserve d’eau 1,5litre avec Hydrixir et Malto, barres énergétiques (Amelix à la pâte d’amandes, aux céréales, hyperprotéinées au chocolat), gels Overstims, comprimés Sporténine, coupe-vent imperméable Raidlight (R-Light), un buff, caleçon ¾, les gants, le portable obligatoire cette année, bande élastique, 2 lampes frontales (1 Petzl Myo Xp, 1 Petzl de secours), carte d’identité, 20Euros, quelques cachets comme Vogalène Doliprane, etc... en cas de problème, mon GPS GARMIN Forerunner 310 XT, mon dossard et mon profil avec les horaires de passage (je me fixe sur mon plan à 17heures).

Vers 17h30, nous avons retrouvé l’équipe du MTC, certains pour l’UTMB, d’autres pour la TDS et la CCC. Il y a aussi les supporters comme Hélène, Pascal et Gwenn ainsi que Lambert qui va faire partie des bénévoles de la course.

Coucher vers 21h00 après avoir dîner chez l’Italien.

Jour J : Vendredi 28 Août 2009 : lever vers 6h30. J’ai bien dormi. Je constate que le ciel est bien couvert et qu’en allumant mon portable, les organisateurs nous ont envoyé un SMS pendant la nuit en nous avertissant que les conditions météo seraient rude.

‘’UTMB CCC TDS Attention météo prévue pulie vent froid Prevoyer matériel nécessaire. Weather conditions planned rain wind cold Provide the necessary equipment.’’.

Mon premier mot est mince. Je vérifie une nouvelle fois mon matériel obligatoire, me prépare (je pars tout de même en short et Tee-shirt et casquette, chaussures Sky Race Lafuma, je mets un tee-shirt manches longues que je laisserais à Laurent et Lucie au départ à Courmayeur). Laurent et Lucie se lèvent avant que je parte pour aller prendre leur petit-déjeuner (pour ma part j’ai pris un quart de Gatosoprt d’Overstim’s avec de l’eau plate). Ils prendront le bus des accompagnants. Départ de l’hôtel, toute seule, pour aller prendre la navette, place Mont-Blanc, pour un départ à 7h45. Je vois Laurent et Lucie qui arrivent pour se mettre dans la file d’à côté. Une petite photo avant la montée dans le bus.

Allez c’est parti pour 35 min de transfert jusqu’à Courmayeur (Italie). Nous passons par le tunnel du Mont-Blanc, certains n’arrêtent pas de parler ou de téléphoner, ils se racontent tout et rien, et quelques fois vraiment n’importe quoi.

Laurent : Après un mois (fin Juillet à mi-Août) destiné à la préparation sportive dans le massif des Ecrins, nous partons pour Chamonix quelques jours avant, afin de faire une petite acclimatation. On dispose de 3 jours avant le départ de la course et c'est l'occasion de se concentrer. On met au point la tactique de course, les points de ravitaillements, les temps de passages ...et on répète même le ravitaillement du 50eme kms dans la chambre d'hôtel sous les yeux plus qu'interrogatifs de notre fille qui se demande si ses parents n'ont pas une case en moins. Bref, pas de place aux surprises. Nathalie court, moi je fais la tactique, logistique. La pression monte et la météo commence à faire des siennes. Prévisions assez instables. Ils annoncent un peu de pluie mais bon rien de méchant. Départ fixé le vendredi 10h du mat de Courmayeur. Le vendredi, 8h les premiers SMS de l’organisation tombent et annoncent une météo exécrable mais les bulletins météo France et autres sont moins alarmistes. On prend un gros coup de pression “quel est l’équipement à prendre ?” et on opte pour la solution light.

Arrivée à Courmayeur vers 8h20 pour un départ de course à 10h00. A la sortie du Bus, cette année je sais où aller et ne traine pas pour monter jusqu’au village. Il ne fait pas froid, 17°C, mais le ciel est très couvert. J’arrive dans le centre du village, attends un peu et vois arriver Laurent et Lucie. Nous prenons quelques photos.

Je leur fais découvrir la ligne de départ ainsi que le début de la course. Je les laisse dans un bar pour aller m’échauffer une vingtaine de minutes. Lorsque je reviens, la pluie commence à tomber. Je laisse mon tee-shirt manches longues, fais de gros bisous à Lucie et Laurent et leur dit à tout à l’heure à Champex. Je vais m’installer sur la ligne de départ. Je veux me mettre tout au début et il y a une sacrée queue et un bénévole contrôle les passages par-dessus les barrières qu’il n’autorise pas. Je profite de l’intrusion de Maud Giraud qui tire la barrière, pour moi-même me faufiler avant que les organisateurs referment la barrière. Ouf, j’arrive à me positionner sur la 2ième ligne mais complétement écrasée, mon GPS n’arrive d’ailleurs plus à capter un satellite. Puis il se met à pleuvoir de plus en plus et au fil des minutes la pluie est de plus en plus dense. Je ne suis qu’en tee-shirt mais ne veux pas mettre mon coupe-vent imperméable de peur d’avoir trop chaud.  Mais je n’y pense plus et me concentre sur le départ en oubliant que je commence à être vraiment mouillée. J’essaie à apercevoir Laurent et Lucie mais impossible trop de monde et trop serrée les uns contre les autres.

Laurent : 9h à Courmayeur, petite pluie fine, et température 17°C à 1200 m. Faut surtout pas partir avec un Kway au risque de surchauffer. Départ T-shirt, Short, Casquette. Les bâtons sont rangés. A 15 mn du départ on est passé de la petite pluie, à des averses soutenues (c’était prévu et cela devrait s’arrêter vers 12h). On change plus les plans dans tous les cas il fait toujours trop chaud et humide pour se couvrir. A quelques minutes du départ les hymnes nationaux + l’hymne de la CCC, le tout réuni ça te file la chair de poule et fait monter les pulsations (musique ‘’Across the mountains De vangelis’’)

Le départ est enfin donné après les 3 hymnes nationaux et le compte à rebours suivi cette année de C C C. Je pars bien, mes jambes sont biens, je vois à peine le dos de Maud Giraud. La pluie cesse un peu.

Je tiens la vitesse que je m’étais donnée. Cette année, pas de bâton au départ, trop gênant et pas vraiment besoin.

Laurent : Départ ! Nath s’est placée sur la ligne et l’objectif est de se sortir le plus vite possible des 2000 participants pour pas se faire coincer. Tout est Ok. On est parti pour 98 kms/5600 D+ et environ 17h de course. Elle passe devant nous au bout du 1er km.

Courmayeur (1220m alt) – Refuge Bertone (1989m alt) – Total 12,3kms, 830mD+:

Arrivée à 11h40, 1h39 de course. 272ème au classement général sur 1850 partants. Je bois juste un verre d’eau et repars, direction Tête de La Tronche. En cours de montée, je sors les bâtons.

Planifié 1h38 de course

Réalisé 1h39.

Refuge Bertone – Tête de la Tronche (2584m alt) – Total 16,6kms, 1483mD+ :

4kms de montée avec 653mD+.

Planifié 2h29 de course

Réalisé 2h39.

Je ne suis pas arrivée à prendre un bon rythme et j’ai sorti les bâtons en cours de montée, ce qui n’est vraiment pas à faire. J’avais froid aux mains et j’ai sorti mes autres gants plus chauds et échanger avec les mitaines que je portais depuis le départ. Je suis mouillée.

Tête de la Tronche – Refuge Bonatti (2020m alt) – Total 22,1kms, 1573mD+:

Planifié 3h12 de course

Réalisé 3h23.

Toujours 10 min de retard. Je range les bâtons jusqu’à Arnuva.

Refuge Bonatti – Arnuva (1769m alt) – Total 27,1kms, 1669mD+:

Descente, parties roulantes. Partie du parcours agréable car la pluie s’est arrêtée et il y a quelques coins de ciel bleu avec quelques rayons de soleil (mais cela n’a pas duré).

Planifié 3h50 de course

Réalisé 4h07.

17min de retard. Je ne traine pas au ravitaillement. 319ème au classement général.

Je sors les bâtons en marche rapide.

Laurent : Nous, on repart vers Chamonix, direction la chambre d’hôtel, le PC pour surveiller la course (on a tous les temps de passage avec 5mn de décalage par Internet). Pb la météo s’est encore dégradée et la pluie est violente mais toujours assez chaud. Je commence à stresser, il y a sur les 30 premiers kms deux passages à 2600 m. Cependant tout se passe bien, exactement dans le tempo (petit retard de 10mn mais rien de grave). Le premier col passe bien, puis plus de contact dans la descente (kms 27). On est dans le bleu, problème météo, problème physique, materiel ...ça cogite dur ! Et d’un seul coup, de nouveau des infos. C’était un problème informatique. Il est déjà 15 h et il faut prendre le bus direction la Suisse pour le ravito de Champex. Comme on a horreur de ne pas savoir, j’appelle ma mère sur le portable qui va tenter de me donner des infos. Mais elle n’est pas très douée et me donne des infos sur le temps et la place pas très rassurante. Bon, faut faire avec.

Arnuva - Grand Col Ferret (2537m alt) – Total 31,4kms, 2401mD+:

4,6kms de montée avec 768mD+.

Planifié 4h54 de course.

Réalisé 5h20.

16min de retard. 307ème au classement général. J’ai l’impression de ne pas être encore bien échauffée, cela doit être dû à la pluie qui me refroidit. En haut du col, j’ai du mal à ranger mes bâtons car mes mains sont froides.

Grand Col Ferret – La Fouly (1593m alt) – Total 41,1kms, 2540mD+:

9,4kms de descente.

La descente se fait à l’abri, cela me réchauffe un peu et je descends bien, je range même mes gants dans les poches de mon short. Arrivée à la Fouly, je suis bien.

Planifié 6h11 de course.

Realisé 6h21.

Je suis remontée sur mon temps. Dans la tente du ravitaillement, on annonce mon arrivée qui est suivi d’un troupeau de mecs comme l’annonce l’organisateur. Je ne m’arrête pas, essaie de me frayer un passage à travers les tables car il y a du monde qui gêne le passage pour la sortie.

266ème au classement général.

La Fouly – Champex (1477m alt) – Total 55,1kms, 3103mD+:

Cette année à Praz-De-Fort, très joli petit village suisse avant Champex, personne ne nous attend pour nous proposer de l’eau, les rues du village sont désertes. La météo y est pour quelque chose, elle est vraiment désastreuse.

La montée vers Champex me fait mal aux jambes (je n’ai pas du tout sorti les bâtons depuis le Grand Col Ferret). Je vois Laurent qui m’encourage et Lucie qui m’attend avec le sac de transition juste à l’entrée de la tente du ravitaillement. Elle me crie ‘’Allez Maman !’’. Cela réchauffe un peu et me relance. On s’organise comme on l’avait planifié. Je laisse mon sac de course à Laurent afin qu’il me le remplisse. De mon côté je pars me changer mais les tentes d’à côté sont fermées et je me change donc dehors (tee-shirt, caleçon ¾, chaussettes, culotte, chaussure Salomon XT Wings). Lorsque je reviens Laurent n’est pas prêt car il y a eu un problème avec Lucie, l’organisateur n’a pas voulu la laisser rentrer. J’enfile mon coupe-vent imperméable (l’imperméabilité avait ses limites lors de cette course !).

Planifié 8h15 de course.

Réalisé 8h10

Je suis revenue sur mon temps.

Temps de transition à Champex : 9min.

Je repars avec les bâtons. Et là, la pluie repart, elle aussi, de plus belle. Au bout de quelques minutes je suis de nouveau trempée. Je mange un morceau de Gatosoport en courant.

Laurent : Arrivée à Champex à 16h45 (pas de pluie, toujours assez doux 18°c à 1500 m) où on se jette sur le centre de suivi des coureurs et là c’est la bonne nouvelle, tout va bien, le retard est rattrapé, en avance de 10mn et Nathalie est attendue pour 18h10 (ma mère devait avoir picollée!). Puis c’est le stand formule 1, arrêt éclair de 9mn et c’est reparti. Enfin pas si éclair que ça. Après dépouillement des temps des autres concurrentes on peut largement faire mieux (3mn contre 9mn il y a du boulot).

Conseil : sur un 100kms, si le temps est au beau fixe, il n’est vraiment pas nécessaire de se changer à mi-parcours (juste récupérer une polaire, un bonnet et des gants pour la nuit, si pas dans le sac au départ).

Champex – Bovine (1987m alt) – Total 64,7kms, 3828mD+:

Il y a 9,8kms à faire. On passe le long du lac de Champex, puis pendant quelques kilomètres c’est assez roulant et on peut bien courir. Puis c’est la montée vers Bovine. Sur les sentiers, l’eau ruisselle sur les cailloux. J’essaie à éviter les ‘’mares’’ d’eau mais petit à petit cela devient difficile et les pieds commencent à être bien mouillés.

Planifié 10h16 de course.

Réalisé 10h09.

Je tiens mon temps de course.

J’ai mis 1h51min pour faire les 9,8kms avec 510mD+.

En haut de Bovine, certains supporters s’installent avec des banderoles, ils ont le moral sous la pluie et sont très sympathiques. Je range mes bâtons pour la descente jusqu’à Trient.

Bovine – Trient (1300m alt) – Total 71,1kms, 3908mD+:

Je suis satisfaite par rapport à l’an passé car j’ai passé Bovine de jour. Le terrain est glissant en descente. A quelques centaines de mètres de l’arrivée, je suis obligée de sortir la frontale car c’est plus prudent, je n’y vois presque plus rien (je ne voulais pas m’arrêter jusqu’au ravitaillement). Le frontale sur la casquette, ce n’est pas le top mais ce n’est pas pour longtemps.

Planifié 11h17 de course.

Réalisé 11h14.

Je teins toujours mon plan de course.

Laurent et Lucie sont là même avec la nuit qui a commencé à tomber et la pluie. Je m’équipe d’un bonnet et remets ma frontale. Je repars (5min de transition, un peu trop sûrement mais j’ai voulu rester avec Laurent et Lucie où un espace était réservé aux accompagnants) en sachant que je ne les reverrais qu’à Chamonix.


Laurent: Il reste 2 heures de jours et environ 40kms de course. A partir de Champex, c’est le tournant de la course. Les conditions météo se dégradent très rapidement et la pluie devient violente avec de forts coups de vent. Nous partons faire le soutien à Trient (km 71) où Nath est attendu pour 21h30. Nous attendons sous la tente organisation et on surveille le point de passage précédent (col de Bovine 2000m). Les conditions météos sont très délicates et ce n’est plus du stress mais de l’angoisse. Il n’y a plus de temps de passage, et pour la plupart des accompagnants c’est vraiment difficile. Les premières rumeurs courent que la course va être neutralisée. A 21h, Je demande au gars de l‘informatique de me montrer les données hommes/femmes au passage à Bovine et je m’aperçois qu’il n’y a plus de passage depuis 20h05 ce qui est impossible => encore un problème de réseau. Et puis 5 mn après la voilà encore en avance sur son horaire et 15eme scratch et 4eme V1. On lui demande si cela va bien, RAS. Après course elle me dira qu’elle n’a jamais pris conscience des conditions météo. Il reste 28kms.

Trient – Catogne (2011m alt) –Total 75,9kms, 4657mD+ :

Aucun pointage n’est réalisé à Catogne. Les conditions météo sont de pire en pire.

Catogne – Vallorcine ( 1260m alt) – Total 80,9kms, 4663mD+ :

Planifié 13h27 de course.

Réalisé 13h37

J’ai repris du retard mais les conditions météo n’y sont pas favorables.

Je ne m’arrête pas, juste pour boire un verre (d’eau !).

Vallorcine – La Tête aux Vents (2130m alt) – Total 88,2kms, 5554mD+:

8kms de montée et 900mD+ en 2h47.

Il n’arrête pas de pleuvoir. Devant la frontale, ce sont des rideaux d’eau. Arrivée à la Tête Aux Vents, aucun bénévole, la fameuse tente jaune North Face est abondonnée. Cela ne m’étonne pas vu les conditions météo.


La Tête Aux Vents - La Flégère (1860m alt) - Total 91,2kms, 5584mD+:

Le parcours jusqu’à la Flégère est impressionant. Les sentiers sont des mini-torrents, nous entendons les torrents raisonner plus haut, c’est notre musique de fond et c’est assez impressionnant. Les cailloux sont extrêmement glissants. Il faut être très concentrée sur le parcours afin de ne pas sortir du sentier et de ne pas glisser. Au travers de la pluie, on cherche les rubalises fluorescentes. On voit enfin l’arrivée à la Flégère grâce à sa guirlande d’ampoules. Sous la tente, un bénévole range mes bâtons car je n’y arrive pas, mes mains sont gelées, les gants trempés. Et les pieds, je ne sens plus leur plante car trop mouillés et froids. Je bois un peu de soupe chaude pour me réchauffer pour les 8 derniers kilomètres et je repars.

Planifié 15h46 de course.

Réalisé 16h26.

La Flégère – Chamonix (1035m alt) – Total 98,5kms, 5618mD+ :

Une petite montée avant d’entamer la descente jusqu’à Chamonix. Cette année, je ne me trompe pas et reste bien à droite dans cette montée.

Au début de la descente, mon portable sonne. J’ai tout de suite pensé que c’était Laurent mais il m’était impossible d’ouvrir mon sac, mes mains étaient trop froides. Je me suis dit tant pis, j’arrive bientôt. Je fais la descente avec un gars très sympathique, avec qui j’avais déjà fait une partie du parcours avant la Flégère. La descente en sous-bois est très glissante, il faut faire attention, cela serait idiot de se blesser à quelques kilomètres du but. Fin de la descente, je vois Laurent et Lucie sur la route goudronnée. Ils sont sous la pluie battante et le froid. Nous sommes contents de nous voir, ils s’inquiétaient pour moi. Ils courent un peu avec moi, puis, je finis seule le long de l’Arve puis passage dans le centre-ville.


Arrivée à 3h37 du matin pour 17h36min de course.

Lambert est avec Laurent et Lucie à l’arrivée. J’apprends que la course a été arrêtée vers 2h du matin pour ceux qui étaient à Vallorcine (et autres ravitaillements avant celui-ci), que la TDS n'a pas pris le départ et que l’UTMB a été stoppée. Je pense alors aux MTCiens qui doivent être très déçus. Mais vraiment avec le recul, c’est une bonne chose car la gestion de plus de 2000 concurrents dans de telles conditions météo aurait été très compliquée et dangereuse.

Je récupère ma polaire et ne trainons pas car nous avons tous froid et rentrons à l’hôtel pour une bonne nuit de sommeil bien méritée pour tous les trois. Laurent et Lucie ont été formidables. Lucie pense déjà à l’année prochaine car elle veut absolument revenir.

Info : le GARMIN ne tient pas les 20heures annoncées, il s’est arrêté juste à l’arrivée (idem l’an passé).

Laurent: Nous rentrons à l’hôtel et on continue à suivre la course à partir du PC. La pluie commencée à 18h30 est continuelle et très violente. Les températures commencent à dégringoler, mais Nathalie tient bon et passe la ligne d’arrivée vers 3h37 soit 17h36 de course en 13eme position. A ce moment-là, la course est neutralisée pour tous les coureurs qui se trouvent encore à Champex, Trient, Vallorcine. Les autres courses sont neutralisées (UTMB) ou annulée (TDS). Seul ceux encore engagés dans le final termineront, soit seulement 400 coureurs sur les 1900 partant. Nathalie est 13eme, 4 VF1, à seulement 10mn du podium. Sans les mauvaises conditions l’objectif de 17h était atteint !  Mais qu’elles étaient réellement les conditions sur les 20 derniers kms. Voici un extrait d’un copain du club, Lambert, qui faisait la sécurité :

"Ouffff c'est fini... [...]. Notre équipe de secouristes dépéchée en urgence à passer la nuit et une partie de la matinée à aller chercher des gars en perdition sur les pentes de la Tête Au Vent. Nous avons secouru nombre de traileurs dont 6 que nous avons du brancarder jusque la Flégère en état d'hypothermie avancée à travers les torrents et les coulées de boue ainsi que veiller sous la pluie et la neige jusque 9h du matin que tous les autres n'aient pas de soucis. La principale qualité d'un montagnard est de savoir renoncer à temps et éviter de mettre sa vie en danger, je ne pense pas qu'il vaille le coup de mettre son intégrité physique en jeu pour un défi, si important qu'il soit. Cela fait 6 ans que j'apporte mon soutien à cette course et j'ai vu des choses que je pensais impossibles et d'autres qui m'ont foutu réellement la trouille ! Jamais vu les sentiers des Tseppes s'effondrer sous les pas des trailers, jamais vu les torrents de boue et de pierres dévaler le long du sentier de la tête au vent, jamais vu un trailer au bord de l'évanouissement couché dans un lit de torrent entouré de sa couverture de survie; les lèvres et les mains violettes, ne sentant plus ses pieds et tremblant de tout son corps, et surtout c'est la première fois que j'entends le fameux "sifflet obligatoire" résonner autant de fois dans la nuit... Nous avons retenu notre souffle toute la nuit de vendredi jusqu'au samedi après le passage du dernier trailer pour rallier la Flégère, arpentant cette partie de sentier sans interruption dans le brouillard et la pluie/neige continus. Les décisions prises ont été bonnes mais la CCC fut (à notre appréciation) neutralisée un peu trop tard. Des conditions météos démentes en résumé."

Bilan 17h36 de course - 98,5kms, 5618mD+, 13eme Féminine scratch - 4eme V1F - 147eme classement général.

TREMPEE, GELEE


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Nathalie Le Flanchec creation Copyright Dec 2013